Tu préfères 100h ou 100€ ?

#21 - sauvé par le marchetinge ?

Le marchetinge te sauvera des réseaux sociaux.

Tu perds des centaines d’euros quand le premier marche sur toi, mais tu perds des centaines d’heures à vouloir utiliser le deuxième. Paradoxe intéressant.

La plupart des musicien·nes échouent à cause d’une haine ancestrale envers le marketing et d’une naïveté envers la nouveauté des réseaux sociaux.

Mais pas toi. 😉 

“le contenu sur les réseaux sociaux s’inscrit dans une démarche marketing”

  • les RS : adversaire ou alliés ?

  • il faut que tu aille à contre-courant

  • ne pas faire comme les influenceurs

  • et voir ce que le marchetinge peut faire pour toi

Adversaires ou alliés ?

Lors de tes premiers essais en voiture tu as compris que pour avancer il fallait démarrer le moteur, appuyer sur l’embrayage, enclencher la première et… après quelques à-coups tu as calé car tu ne savais pas encore bien doser l’accélérateur.

Tant que tu ne saisi pas tout le mécanisme, rien n’avance. Mais tu dépasses ta frustration, tu fais quelques essais avec l’accélérateur puis tu finis par saisir le bon dosage. À chopper le coup de main !

C’est exactement la même chose avec ton développement, les réseaux sociaux et le marketing ! C’est ce que j’ai compris en lisant le très intéressant article de la newsletter Emmaginarium (que j’ai découvert grâce à Charlotte Cegarra, merci !). Il contient une remarque très intéressante :

“le contenu sur les réseaux sociaux s’inscrit dans une démarche marketing”

Avant d’explorer ça en détail, quelques clés de lecture : le héros de cette aventure c’est toi (ta musique, ton projet) et ta quête, c’est de te développer et de perçer (peu importe ce que tu mettes derrière ce mot).

Le problème, c’est que tu ne sais plus trop si tu dois considérer les réseaux sociaux comme des alliés ou comme des adversaires !

Dans la suite de cet article, pour parler de tous les “réseaux sociaux” (tout en diminuant l’émotion négative que tu as pu y associer) j’utiliserais le terme RS.

Et je t’invite à faire de même. De manière générale. Utiliser un autre mot permet de retirer à une chose sa charge négative sans avoir à la fuir.

Ça permet de la réinterpréter. (Comme Hendrix réinterprétant All Along The Watchtower en utilisant un nouveau vocabulaire musical).

Tu n’es pas non plus fan du mot marketing, pourtant il faut en parler quand on aborde les RS et le développement de ta carrière. Pour rendre les choses plus agréables et désamorcer les représentations négatives, je te propose d’utiliser un mot françisé un peu loufoque : le marchetinge !

La meilleur issue : aller à contre-courant

Quand tu apprends combien certains réussissent à gagner avec les RS ça te rends dingue.

Tu vois passer les pub de “coach instagram” qui veulent te persuader qu’ils développeront ta carrière à coup de post viraux.

Dans les médias tu lis le témoignage d’une célébrité qui raconte que tout à commencé à s’emballer à cause d’une vidéo Tik-Tok qui a explosé.

Ça te donne l’impression que la course au chiffre t’aidera dans ta carrière. À gagner ta vie. Qu’il faut s’agenouiller devant le Dieu Algorithme.

Logique. Non ?

Si tu imagines que dans cet article je vais te donner les mêmes conseils génériques (que tu peux trouver partout) pour faire un post viral, tu fais fausse route. Tu peux arrêter ta lecture et économiser de précieuses minutes 😉 

Je suis sur un créneau différent, je vais te donner des tips pour sortir de la masse, sortir du piège à attention que sont les RS. Tout en les utilisant pour développer ta carrière.

Si ça t’intéresse, alors on peut continuer.

Toi aussi tu dois changer de créneau !

Le ministère de l’économie estime qu’il y a 150 000 influenceurs actifs en France (sur Youtube, Instagram, Tiktok, Facebook…).

Des personnes dont la priorité est d’étudier l’algorithme, de poster régulièrement et de créer du contenu optimisé pour attirer l’attention.

Statistiquement, c’est eux qui ont plus de chance d’avoir une des centaines de contenu qu’ils créent chaque année qui va devenir virale. C’est étudié pour.

Leur business model est de créer un contenu qui plaît au plus grand nombre pour recevoir plus d’argent quand une marque fait du sponsoring avec eux.

Ils jouent d’ailleurs le jeu des RS sur lesquels ils sont. Le but de ces plateformes est de garder l’utilisateur dessus autant que possible pour pouvoir vendre son attention à ceux qui sponsorisent un post.

Mais est-ce que c’est ton objectif ?

De vendre l’audience que tu développes ?

De maintenir les gens dans l’écosystème des RS ?

De divertir 15 secondes pour un like ou un abonnement ?

Dans un feed où on est habitué à scroller jusqu’à la distraction suivante ?

Tu ne te reconnais pas dans cette manière d’interagir avec les gens. Ni même cette manière de gagner ta vie.

C’est pas une question de juger celleux qui gagnent leur vie à coup de divertissement léger pour ensuite vendre leur audience. C’est juste pas toi.

C’est en opposition frontale avec la théorie des 1000 fans selon laquelle les créatifs doivent se concentrer sur le développement d’une niche trés engagée.

Selon elle, il ne faut pas considérer ces “super fans” comme un consommateur moyen, mais comme des membres de ta clique. Des “partners in crime”. Qui partagent tes valeurs, défendent et répandent ta vision du monde.

Comme je l’ai dit un peu plus haut, qu’il soit question de comment tu interagis avec les autres, ou de comment tu gagnes ta vie, tu es à des milliers de kilomètres du business model des influenceurs.

Pöur eux, la quantité est la finalité. Pas pour toi.

Ils gagneront 10 fois plus si ils ont une audience dix fois plus nombreuse.

Toi ?

Certains écouteront juste ce que tu partages sur les réseaux, certains iront streamer tes morceaux, certains te soutiendront via patreon ou un crowdfunding, certains achèteront ton CD, certains tes prod, certains ton vinyle, certains des places, certains ton merch, certains attendront l’édition collector tellement ils kiffent ton univers, te proposeront d’organiser une soirée privée dans leur jardin…

Tu vends directement le fruit de ton travail et de ta créativité.

Je trouvais ce visuel lisible mais clairement, il y’a BEAUOUP plus de manières de gagner de l’argent avec sa musique…

C’est une activité tellement différente du business des influenceurs que comparer ton nombre de followers et de like aux leurs eux peut seulement être toxique pour toi.

Ok… et maintenant ?

La solution n’est pas d’abandonner les RS. Ni de les boycotter.

Ils restent un des seuls moyens de présenter ta musique sans dépenser d’argent. Ils permettent aux auditeurs d’afficher fièrement un bout de leur identité. Ils leur permettent de se réunir sous la bannière de ta musique.

C’est ici que je retombe sur l‘importance du marchetinge.

Et pas juste comme façon de gagner de l’argent ni de manipuler les gens.

Est-ce que tu as déjà entendu parler de l’entonnoir marchetinge ?

Commences par te présenter au monde, par remplir le début de l’entonnoir. C’est ce que tu fais en postant sur les RS. Ca te permet de passer l’étape de la découverte, de l’intérêt, et même de la considération (dans le cas d’une personne qui like toutes tes nouveautés depuis des mois par exemple).

Le hic, c’est que ce qui va te permettre de vivre de ta passion c’est le dernier stade de l’entonnoir. Quand les gens achètent tes places, ton merch’, etc…

Poster ne sera pas suffisant pour y arriver. Créer du contenu RS c’est comme enclencher la première. Si c’est la seule chose que tu fais, ça ne suffira ni à faire avancer ta voiture, ni ta carrière. Trouver un moyen de faciliter la progression de tes auditeurs depuis la découverte jusqu’à l’achat c’est le coup d’accélérateur qui te manquait (jusqu’à maintenant).

Ça peut même avoir un côté frustrant pour les gens coinçés au niveau de la considération. Ceux qui aiment vraiment beaucoup beaucoup beaucoup beaucoup ce que tu fais et qui ne voient pas une manière simple de te soutenir alors qu’ils ou elles aimeraient bien !

Et tu ne veux pas non plus avoir l’image d’un vendeur de tapis qui met des liens paypal partout au cas où quelqu’un veuille te soutenir. Si quelqu’un qui vient de te découvrir tombe là-dessus ça risque de le désintéresser.

Utiliser un entonnoir marchetinge t’évite d’être brutal. C’est la raison pour laquelle c’est utile d’avoir un site web ou une newsletter que reçoivent seulement un petit nombre de personnes intéressées par ce que tu fais.

Éviter d’être comme ça quoi

Il ne faut pas que tu utilises absolument tel outil plutôt qu’un autre. Il n’y a pas de baguette magique. Mais je veux partager avec toi un début de solution car tu comprends que tu ne travailles pas comme un·e influeuceureuse.

Séparer les audiences (“nouveaux arrivants”, “soutien occasionnel”…”super fan”) est un bon début de solution.

Tu n’as pas besoin de plus d’outils d’ailleurs, si tu veux dépenser du temps plutôt que de l’argent tu peux par exemple discuter avec les personnes qui te paraissent les plus intéressantes par DM. C’est ce que je préfère faire.

  1. C’est gratifiant

  2. C’est sympa

  3. Ça marche

  4. C’est utile

  5. Cette liste pourrait continuer encore trèèèèès longtemps !

Ce qui compte c’est de détacher dans ton esprit l’idée que poster va directement te ramener de l’argent. Alors que pour les influenceurs oui.

Ils ou elles ont une raison de courir après l’algo, la quantité de likes, etc.

Abandonnes l’idée que la quantité de tes abonnés est une finalité. Au contraire, toi tu peux développer la qualité de ta relation. L’humain, la curiosité, le respect… Quand la quantité est trop élevée, ça deviens impossible.

Quand ce n’est plus réaliste ce qui compte, c’est à quel point tu facilites la progression des gens depuis la découverte jusqu’à devenir des “super fan”. Les deux phases de ton développement ne sont pas mutuellement exclusives, mais je trouve qu’il y en a une clairement plus sympa et humaine que l’autre.

Conclusion

Si ça t’intéresse, on ira plus loin sur ce sujet que je maîtrise bien. Le sujet de mon master d’école de commerce était : “Implication et engagement du public : quelles actions et outils pour le musicien à l'heure d'internet ?

Si je veux te parler de marcheting (un terme pour lequel je n’ai pas non plus beaucoup d’amour) c’est parce que :

  1. Il n’ya pas d’obligation de manipuler les gens dès qu’on l’utilise

  2. Des artistes moins doués n’hésiteront pas à s’en servir

  3. La qualité de ta musique ne suffit plus aujourd’hui

  4. Entre ça et les RS, ça me paraît moins nocif

Alors ? Ça te dis d’en savoir plus ?

Fais-moi signe en répondant à ce mail (sombre histoire de noms de domaines, de cartes périmées et d’impayés : je n’ai pas pu recevoir de mail ces dernières semaines, mais tout es rentré dans l’ordre !). Je pense que je ferais une mùasterclass gratuite sur le sujet du marketing pour musicien·nes en Mars.

Si tu veux creuser le sujet des RS sous un angle un assez différent je t’invite à lire un ancien article sur comment utiliser les RS tout en préservant ta santé mentale.

Une autre remarque très intéressante tirée du même article de l’Emmaginarium et sur laquelle je partirais pour un futur acticle c’est : “parler de contenu implique que celui-ci est limité par un contenant”.

Au delà de la question des RS cela concerne l’intégralité de l’histoire de la création musicale. Pour m’aider dans cette exploration je m’appuierais sur le passionant livre How Music Works de David Byrne (leader des Talking Heads).

Mais on verra ça dans un autre envoi 😉 

Enfin, désolé de ne pas avoir suivi le rythme hebdomadaire annoncé ! 😲 J’ai voulu filer un coup de main à ma soeur avec ses deux jumeaux. Et écrire des articles de qualité prends un temps qu’ils ne m’ont pas accordé !

À 3 mois je lui pardonne ! Et j’ajoute un petit smiley pour protéger sa vie privée !

58 musicien·nes ont appris la semaine dernière à avancer malgré leur perfectionnisme :

  • Tu te prépares à affronter le regard des autres…

  • …tu y arrives et te dis que c’est dans la poche…

  • …avant de rencontrer un monstre intérieur encore plus costaud…

  • …qui te fait mordre la poussière…

  • …jusqu’à ce que ta perspective évolue !

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