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Le jeu des réseaux sociaux
#6 - Questions faciles pour te simplifier la vie
- Pffff il faut qu’on publie des trucs avant notre sortie…
Les réseaux sociaux sont dans le top 3 des frustrations pour beaucoup de musiciens.
Je comprends pourquoi.
Je ne vais pas te dire que tu dois te forcer parce que tu n’as pas le choix.
Dans cette nouvelle édition, parlons des réseaux sociaux (Facebook, insta, LinkedIn, Tik-Tok,…) en interogeant les fondamentaux plutôt qu’en donnant quelques “trucs” qui ne seront plus valables au prochain changement d’algorithme
Comme je mets la santé mentale au centre de ce que je fais, prépare-toi à lire un point de vue original. Pas anti-réseaux, mais prudent.
Plutôt qu’une pluie de conseils, je vais te poser quelques questions avec un objectif en tête : t’aider à construire une relation aux réseaux sociaux qui parte de toi, de ta musique, de tes objectifs et surtout de tes motivations.
Liste d’instructions
Lors du MaMA, j’ai assisté à une rencontre à côté de la plaque !
Une chargée de communication expliquait qu’il était capital pour un artiste de poster plusieurs fois par semaines sur Facebook, Instagram, Youtube, Twitter,… être partout, tout le temps quoi ! sauf en studio
C’était entre une autre rencontre sur le burnout des artistes et l’excellente présentation par CURA des résultats alarmants de leur étude sur la santé mentale dans les musiques actuelles.

Une partie de l’industrie musicale met la pression aux artistes pour qu’ils travaillent encore plus, et s’en sert pour justifier l’inconfort économique de ceux qui bossent moins de 120h par semaines…
Conséquence ?
Les troubles psychiques et leurs symptômes explosent chez les musiciens : anxiété, dépression, burnout, addictions, précarité, violence…
Si tu en as envie, tu peux faire du développement des réseaux sociaux une de tes priorités (c’est une stratégie valable).
Mais ce n’est pas du tout une obligation :
ce n’est pas la seule stratégie
ça prends beaucoup de temps (créer, publier, interagir,…)
ce n’est pas quelque chose dont tu doive personellement t’occuper
On peut excuser cette chargée de communication qui
est formée à utiliser tous ces outils
fais ce job parce qu’elle aime utiliser tous ces outils
gagne sa vie essentiellement grâce à l’utilisation de ces outils
Et on comprends pourquoi cela soit 1) facile 2) LA solution, pour elle.
RQ : ça aurait tout aussi bien pu être un “lui”
Le truc c’est que tu es musicien/ne toi, pas chargé de com’ !

Si c’était ton truc tu aurais fait… chargé de com’ justement !
C’est assez facile et scolaire de donner une liste d’instructions. Et dire que “tu es responsable de ton échec” parce que “tu n’a pas suivi les instructions”.
C’est facile mais ça mène droit au mur.
Puis alcool, drogue, isolement, burnout, dépression, suicide,…
Le meilleur carburant c’est ta motivation interne.
les travaux de nombreux psychologues le montre : Deci, Ryan, Csikszentmihalyi,…
Donc je te propose de partir de ça, de ta motivation.
Et de te donner mieux que des réponses mal-taillées.
Je vais te poser quelques questions.
À partir d’elles tu pourra dessiner le patron d’un costume sur-mesure.
QQOQCP pour clarifier ta relation aux réseaux sociaux
Cet acronyme un peu barbare sert à mieux cerner les contours d’un problème. Je l’utilise très souvent dans pleins de contextes différents.
Plusieurs artistes avec qui j’ai travaillé continuent à l’utiliser pour être sûr de ne rien oublier lorsqu’il préparent une release par exemple.
C’est l’acronyme de :
Quoi ?
Qui ?
Où ?
Quand ?
Comment ?
Pourquoi ?
En jouant un peu avec j’ai fait un petit doc qui te servira :

L’acronyme est flexible et pour le problème spécifique des réseaux je te propose d’y ajouter une question et de revoir l’ordre.
Ça donne : PQCQOQP
1) Pour-quoi ?
Quand on pense à pourquoi on à tendance à penser à la cause, à quelque chose dans le passé (une conférencière au MaMA par exemple…) ou à quelque chose venu des autres qui nous oblige à un certain comportement.
Je te propose de commencer par ton objectif plutôt que par la cause.
Te mettre au centre quoi. C’est ton projet, non ?
Pour-quoi, veux tu être présent sur les réseaux ?
Pour quelle raison ? Quel objectif ?
Car, même si tu n’as pas envie d’être présent sur insta & Cie, ce sera beaucoup plus facile de le faire si tu as une raison : Un lien entre ce comportement et tes objectif de vie (jouer au Hellfest, passer sur France Inter, être synchro dans un Pixar,… tous des objectifs géniaux mais je pense que personne ai accomplis les trois en même temps ).
Si tu poste sur les réseaux parce qu’il faut mais que tu as perdu de vue la raison, alors je t’invite à arrêter ou à devenir chargé de com’

Car les réseaux sociaux sont construits sur des mécanismes addictifs.
Les diaboliser n’est pas la solution mais il faut en faire un usage raisonné, donc limité et en pleine conscience.
2) Qui ?
Une question essentielle.
Avec qui veux tu communiquer ?
Tu peux viser des professionels de l’industrie musicale comme des ados en crise existentielle.
Tu peux avoir plusieurs cibles.
Il n’y a qu’une seule mauvaise réponse à cette question : “quiconque écoute ma musique”
Parce que ça veux dire que tu n’a pas réfléchi à cette question.
L’idée n’est pas d’avoir LA RÉPONSE et de ne jamais plus la remettre en question.
Mais d’être curieux.
Savoir à qui tu veux t’adresser te donnera des infos sur le contenu qui va les intéresser et va surtout te permettre de répondre à la question 5).
3) Comment ?
Ça te gonfle de créer du contenu ? On est deux
La bonne nouvelle c’est qu’il existe plusieurs solutions :
Ne plus te forcer à faire ça toutes les semaines, en prévoyant du contenu en avance.
Être dans l’état d’esprit de la création de contenu pour préparer 4 publications d’affilée te prendra en tout moins de temps que de te remettre 4 fois dans cet état d’esprit à chaque fois que tu dois publier.
Distinguer les moments de l’idéation, de la programmation et de la fabrication du contenu.
Pour la même raison: ça prends du temps et de l’énergie de se mettre en mode “qu’est-ce qui va intéresser les gens ?”, puis en mode “quand est-ce que je vais poster ça ?” et en mode “allez on écrit/ filme/ photographie ?”.
Autant profiter de chaque état d’esprit pour générer plusieurs idées de contenu, plusieurs gestions de calendrier, plusieurs sessions de production.
Deux trucs que j’ai appris au détour de posts de Nina Ramen et présent dans son récent livre : Copywriting pour entrepreneurs et indépendants
Je n’adore toujours pas créer du contenu.
Je préfère les RDV ou la compo.
Mais ça va de mieux en mieux grâce à ces conseils que j’ai mis en place ces derniers mois.
L’avantage de ces conseils c’est qu’ils te permettent de créer une habitude.
évidente
excitante
simple
Qui sont les trois caractéristiques les plus importantes pour développer une habitude Cf James Clear et son livre Atomic Habits

Démonstration :
Maintenant ça me prends moins de temps de produire du contenu, mais j’ai une journée où je ne fais QUE ça. Donc j’ai un évènement qui se répète sur mon calendrier (un signal qui rends l’habitude évidente).
Comme je me suis penché sur la raison pour laquelle je fais ça, sur l’objectif que ça sert, et parce que je me récompense avec une tarte au citron 🍋 au milieu de chaque session, cette habitude est devenue excitante l’important c’est de rendre le truc excitant, la récompense aide (la tarte au citron ça c’est un kiff perso)
Comme je découpe la production du contenu en plusieurs actions (avoir l’idée, décider quand je publierais, rédiger) cette habitude est beaucoup plus simple.
Par exemple, je savais déjà depuis plusieurs semaine que ce numéro allait porter sur les réseaux sociaux (et je connais déjà les sujets que je vais traiter en août et en septembre) idéation check
Je me suis déjà engagé à écrire une newsletter par mois programmation check
J’ai seulement besoin de mettre quelques heures de côté pour écrire.
Basique. Simple.

4) Quoi ?
Admettons que je te dise que la clef du succès c’est les selfies mais que tu as horreur de ça, est-ce que tu le feras ? Non.
Ou pire tu le feras quelques fois mais à contre-coeur puis tu changeras et ton pubic devra s’habituer à un type de contenu différent. C’est pas idéal.
Être constant et cohérent t’amènera bien plus de succès que de copier le truc qui à bien marché pour tel artiste.
C’est cette constance et cette cohérence qui fait le succès des grands artistes comme des produits de grande consommation et c’est quand un artiste s’éloigne trop de ses racines que ses fans râlent
Pour être facilement constant et cohérent, sois authentique.
Facile à dire, mais pas si facile à faire !
C’est pour ça que le #07 sera sur le branding : qu’est-ce que c’est ? pourquoi c’est important pour les musiciens ? et surtout, comment bien le réussir ?

Rq : penser que le branding commence avec le choix de couleurs, c’est comme penser que faire un morceau commence au moment du mixage. Je n’en dis pas plus aujourd’hui.
5) Où ?
C’est important de te poser cette question seulement après avoir un début de réponse à “qui” tu vise.
Ça te permettra d’éviter de gaspiler ton énergie à être présent sur un réseau où les gens qui t’intéressent ne sont pas.
Un réseau sera peut-être plus compatible avec ta personnalité, tes goûts, mais si ton public n’y est pas, quel intérêt ?
Pour la petite histoire, j’avais commencé à essayer de construire une communauté sur LinkedIn pour parler de mes services de coaching aux musiciens (surtout du contenu écrit, moins de pub et d’escrocs que sur facebook, plus d’interaction que sur insta,…ça me convenait bien. Mais les musiciens ne sont pas dessus)
Parce que j’ai répondu à Où être présent avant de me demander à Qui je voulais parler oui, je partage mes gamelles pour t’éviter de faire la même erreur
6) Quand ?
C’est une question à se poser, mais -à moins de viser vraiment des horaires extrêmes- ça n’aura pas beaucoup d’influence.
Publier à 3 heures du mat’ n’est pas la meilleur idée mais ça tu t’en doutais un peu
La chose à prendre en compte en priorité sont les habitudes de ta cible.
Pour ça, les réseaux te fournissent des statistiques pour voir le moment où ils interagissent le plus avec ton contenu.
Ici, les préférences de ta cible sont prioritaires sur les tiennes car :
1) les réseaux sociaux vont montrer ton post à plus de monde, si il y’a beaucoup d’interactions sur ce contenu dès les premiers instants
2) il existe de nombreux outils gratuits (intégrés aux plateformes, buffer, hootsuite,…) pour programmer tes post alors que tu dors (ce qui est très bien et en phase avec la personnalité des créatifs j’en parlerais plus tard, recherche à la clef).

Le plus important, c’est qu’il ne faut pas sacrifier la qualité du contenu pour viser l’horaire idéal.
Toutes les autres questions sont plus importantes.
7) Pourquoi ?
Enfin, je parle de la cause et des gens qui causent avec cette question.
De ce qui s’est passé.
Pas de ton objectif. Pas du futur.
Dans le passé de tout être humain, il y’a du positif les quelques bons conseils de cette chargée de com’ et du négatif la publication de cet artiste naze qui explose les compteurs ou ton frêre qui te demande d’un air narquois quand tu seras enfin une star
Je ne vais pas me lancer dans un truc sur la neuroplasticité, la reprogrammation des expériences négatives,... Pas maintenant en tout cas
Mais juste dire que, sans vouloir ignorer le passé, le comportement ou les “conseils” des autres il est bon de les mettre à la fin de la liste. En dernier.
Car tout ça sont des choses auxquelles tu réagis.
Et qui servent d’autres intérêts que les tiens.
Pas à ignorer, mais à mettre en dernier.
Pas besoin d’ajouter de la difficulté.
Occupes-toi de :
tes objectifs
ton public
construire une habitude plaisante et durable
produire un contenu authentique
choisir l’endroit où les partager
choisir quand les partager
en suivant les conseils des autres (en dernier)
Conclusion
Il reste plein de choses à dire sur les réseaux sociaux, et dans un futur proche je partagerais d’autres techniques pour diminuer l’impact négatif qu’ils peuvent avoir. En guise de preview, j’ai prévu de parler de :
greyscale
automatiser
externaliser
décider où c’est ok d’avoir 7/10
le dark social
le Direct to fan (ça c’est un GROS morceau sur lequel je reviendrais plusieurs fois)
En attendant, je te dis à dans un mois !
Comme à mon habitude je ferais de mon mieux pour écrire quelque chose :
d’original
utile pour toi
inspiré de ce qui marche ailleurs
construit sur des bases et exemples solides
😉
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