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Trade perfect for done
#03 cas pratique
Trade perfect for done
Depuis des semaines je n’ai pas arrêté de repousser l’envoi de cette newsletter.
Parce que je me mets trop de pression, je veux faire trop compliqué ou trop ambitieux,… et donc je ne fais rien !
J’ai écrit des brouillons sur d’autres thèmes (tension relaxation/entraînement/création dans le travail artistique, les + et - de l’indépendance,…) mais je me dit toujours que c’est mal écrit, pas assez intéressant, un sujet trop large, un texte trop long...
Alors que c’est tout simple !
ÇA* c’est un comportement très courant chez les créatifs de tout bords et pour lequel j’ai plein de trucs et astuces diverses à utiliser sur moi et à partager.
Et tu pourra évaluer leur efficacité car ce sont toutes des techniques que je vais utiliser pour la rédaction de cette newsletter.
*ÇA je le définis comme “passer plus de temps à chercher des excuses pour ne pas créer plutôt que de s’y mettre”.
Le fil rouge qui m’a poussé à agir c’est l’idée que “fait vaut mieux que parfait”.
Write Drunk, Edit Sober
Une chose très efficace c’est l’idée de “write drunk, edit sober”.
Je l’ai rencontrée la première fois dans Making Music : 74 Creative Strategies for Electronic Music Producers de Dennis De Santis (un bouquin que j’A-DORE).
L’idée c’est de séparer le temps “de l’écriture et de la création” du temps de “la correction et de l’édition”. Concrêtement là j’écris, je fais des fautes de frappe et d’orthographe, des formulations lourdes, pas de mise en page…
Et je ne corrige rien ! Je ne me relis même pas 😮
C’est ça le truc immportant !
Je ne me sers pas de la touche “effacer” du clavier.
Je fais totalement confiance au Ludo qui va relire et corriger ce texte dans quelques jours.
C’est très simple à faire quand je fais de la musique (du fait que mon éducation musicale soit du côté de l’improvisation ? Pour en avoir discuté avec plusieurs amis musiciens on est assez inégaux à ce niveau).
Mais je me débats souvent à mettre ça en application dans d’autres domaines, alors que c’est redoutablement efficace.
Pas besoin de donner toutes les minutes la parole à la partie “critique” du cerveau qui reprère les fautes et nous fait effacer un truc parce que “ce n’est pas terrible”/”pas clair”/… (elle trouvera toujours une excuse ce foutue auto-critique…).
L’auto-critique est la fonction de base qui a été programmée dans notre cerveau dès l’enfance depuis des générations.
La petite voix négative.
C’est une partie utile. Celle qui a fait qu’à l’époque des mammouths laineux on évitait de manger des trucs vénéneux sans se poser de questions. Celle qui doutait de nos propre choix. Qui nous poussait à la prudence, et grâce à qui on a pu passer nos gènes à la génération suivante.
Mais si on s’en sert en permanence, on ne laisse pas la place pour la partie spontanée, joueuse, expressive, enfantine et créative.
Pas de création sans laisser cette partie là sortir assez longtemps.
Et c’est une partie qu’il ne faut pas brusquer, il faut lui laisser le temps de batifoler, se tromper,… pour trouver des idées intéressantes.
Contraintes temporelles
Un autre truc capital que je tire de mon étude du Flow de Csikzentmihalyi (cf la vidéo dont je donne le lien plus loin) et du bouquin de De Santis c’est l’efficacité des contraintes temporelles pour booster/forcer la créativité.
De Santis cite même Stravinsky :
"Ma liberté consiste donc à me déplacer dans le cadre étroit que je me suis assigné pour chacune de mes entreprises.
J'irai même plus loin : ma liberté sera d'autant plus grande et plus significative que je limiterai plus étroitement mon champ d'action et que je m'entourerai plus d'obstacles. Tout ce qui diminue la contrainte diminue la force. Plus on s'impose de contraintes, plus on se libère des prétentions qui entravent l'esprit".
Ça peut paraître contradictoire avec ce que j’ai dit plus haut, mais ça ne l’est pas. ^^
La partie précédente est sur l’importance de se laisser suffisament de temps et d’espace au niveau mental. De ne pas se juger en permanence.
Tu peux avoir des mois devant toi, tu n’avancera pas si tu te juge sans arrêt avant que la partie créative ai fini de s’exprimer.
La partie que tu es en train de lire, c’est sur l’importance de se fixer un délai assez court pour faire de la tâche un petit challenge.
Pour créer une excitation. Une tension. Une traction.
Pour être sûr de ne pas se laisser séduire par des dis-tractions.
Dans l’exemple actuel, plutôt que de me lancer dans la rédaction de cette newsletter avec un horizon indéfini, je me suis fixé des limites très claire :
90min “Write drunk” // 90 Min “Edit sober”
C’est pas dramatiquement court car je n’ai pas de temps de recherche supplémentaire à faire sur ce sujet en particulier. Mais ce n’est pas très long non plus !
Ça me permet de me situer juste sur la ligne de crête du Flow : à mi-chemin entre une tâche trop facile (et ennuyeuse) et une autre trop difficile pour mes capacités (angoissante et paralysante)
How to finish
Je m’autorise aussi à juste partager directement les visuels qui m’inspirent.
J’essayais un maximum de ne pas faire ça avant parce que j’ai cette partie d’égo un peu mégalo au fond de moi qui veut imaginer être à la source de toute les créations alors que… absolument pas !!!
C’est un pur délire mégalo.
Comme le dit Descartes : “Nous sommes des nains juchés sur les épaules de géants”.
Sans transitions, l’illustration :

Pour la petite anecdote, comme beaucoup de citations/visuels qui m’inspirent et me motivent, j’ai édité ce visuel pour qu’il fasse exactement la taille de l’écran de mon portable que j’ai paramétré de manière à ce qu’il me montre une nouvelle citation à chaque fois que je l’allume pour regarder l’heure, vérifier si j’ai une nouvelle notifications ou perdre mon temps sur instagram (sue me).
Ce qui m’inspire le plus dans ce visuel c’est “trade perfect for done” , “have twice as much fun” (plus facile en débranchant la partie “critique” de notre cerveau), et “simplify your task”.
Mais je partage tout le visuel car je trouve que sont d’excellents conseils/mantra qui pourraient servir à d’autres.
Technique Pomodoro
Quelque chose d’autre que j’utilise c’est la technique Pomodoro : 25 minutes de travail ininterrompu / 5 minues de pause (beaucoup plus de détails dans cette vidéo que j’ai filmé il y a quelques mois)
J’utilise l’application “Forest” pour rendre ça encore plus ludique et efficace : on plante une graine qui pousse, pousse et au bout de 25 minutes si on a pas utilisé son téléphone pour se distraire, la graine aura poussé pour faire un arbre (et on peut s’octroyer 5 minutes de pause pour aller aux toilettes, se faire couler un café,…)
Conclusion
Plus j’avance dans cette rédaction, plus je m’amuse. C’est top !
Je prends aussi conscience que 90 minutes c’est probablement trop.
Le texte commence déjà être assez long et une fois que je serais passé au mode “édition”/”sober”, je risque certes de supprimer quelques mots et passages mais je vais surtout clarifier certaines choses et utiliser plus de mots pour expliquer certaines idées.
FInalement j’ai fini cette newsletter avec seulement deux pomodoro pour l’écriture (soit environ une heure) et deux pour l’édition.
C’est peut-être un peu plus court que d’habitude mais aussi très authentique.
Je trouve ce format où je partage mes propres tribulations créatives et comment j’y fait face assez sympa et léger à faire.
Est-ce que çe t’a plu ?#01
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