Le dangereux pouvoir des templates

#25 [Meta x FAWM edition]

À la fin de ce mail tu auras des pistes sur comment j’utilise les templates pour combiner efficacité et personnalité.

Ça te permettra de gagner en confiance. De t’affirmer artiste avec plus de force. car tu créera plus facilement, spontanément, sans perdre en authenticité.

La plupart des artistes échouent car ils ont une conception étroite et binaire des templates.

Tous les artistes utilisent des templates, mais seuls les meilleurs en construisent

  • Avais-tu remarqué ?

  • Tout le monde les utilisent, qu’iel s’en rende compte ou non

  • Un contexte très différent : les tempates de cette newsletter

  • Exemple d’application en musique

Avais-tu remarqué ?

Commençons par définir de quoi on parle quand on parles de templates !

Un template c’est comme un moule que tu vas ensuite pouvoir remplir. Il va restreindre tes possibilités pour rendre la prise de choix plus facile.

Pourquoi est-il différent de la règle ? Un template n’a pas besoin d’être partagé, il n’a pas besoin d’être une convention sociale.

Comme d’habitude, c’est toi l’héro·ïne de cette newsletter. Même si je partagerais surtout des choses que je fais cete fois-ci, c’est toujours en tant qu’allié, afin que tu puisse transposer cette conception des templates à ton propres travail.

Aussi, que ce sois du à ta curiosité ou à du scepticisme, je me dis que tu aimerais en savoir plus sur l’envers du décor de cette newsletter. Surtout si ça peut t’être utile !

L’adversaire contre lequel j’utilise les templates est un adversaire tellement puissant… Au final je n’utilise même pas tellement ça contre lui, mais ils existent à cause de lui.

Cet “adversaire” c’est le temps. Ça t’intéresse des savoir comment créer plus, mieux, en moins longtemps ?

1er exemple très meta (meta : faire référence à soi-même, pas la marque)

Je sais pas si tu as remarqué, mais j’utilise le modèle [héros, quête, allié, adversaire] quasi systématiquement depuis 7-8 newsletter ? Pourquoi ?

La 1ère raison, c’est que ça demande énormément de travail et de temps d’écrire une newsletter alors que je suis un très feignant ! En ayant un modèle ça aide à aller plus vite.

La 2e raison c’est que la créativité aime les contraintes.

Tout ce qui diminue la contrainte, diminue la force. Plus on s'impose de contraintes, plus on se libère des chaînes qui entravent l'esprit.

Stravinsky (jamais deux sans trois)

La 3e c’est que ce sont les ingrédients essentiels pour écrire une histoire. Et l’être humain comprends mieux, est plus intéressé, quand on lui présente les choses sous la forme d’une histoire. (Ça c’est un tips qui viens de Nina Ramen).

Ce type de template me permet de produire plus rapidement un travail de meilleur qualité. Mais il faut aborder les templates avec le bon état d’esprit pour ne pas les utiliser comme une usine à lieux communs.

Tout le monde les utilisent, qu’iel s’en rende compte ou non

Dennis De Santis parle très bien des + et des - des templates dans son livre Making Music: 74 Creative Strategies for Electronic Music Producers.

Il y a beaucoup de désaccords et d'opinions tranchées : à partir de quand peut-on vraiment dire que notre musique vient de nous ?

On peut distinguer deux grands pôles entre lesquels se répartissent une partie des musicien·nes.

Certains artistes électroniques savent très bien programmer leur synthétiseurs et racontent avec fierté que la première chose qu'ils font lorsqu'ils reçoivent un nouveau synthé est d'effacer tous les presets. La philosophie derrière cette approche de la composition met l'accent sur le son en tant que paramètre principal de la musique.

Pour elleux, ce sont les choix de timbre qui définissent en grande partie leur signature artistique. C'est le cas, par exemple, de la techno minimale et de certains styles expérimentaux.

De l’autre côté, on trouve des artistes qui s'intéressent moins à la conception sonore et qui créent leur musique en assemblant des boucles et des échantillons existants. Pour ces musiciens, l'accent est généralement mis sur l'harmonie, la mélodie et le rythme, et moins sur le timbre.

Cela ne veut pas dire que les sons soient choisis arbitrairement ou utilisés sans soin, mais plutôt qu'il y a une gamme de sons qui va attirer un public particulier. Répondre à ses attentes.

C'est le cas dans les musiques électroniques mais aussi des genres plus conventionnels comme la musique classique ou le rock. Dans ces genres, la sélection d'instruments disponibles (et donc la palette fondamentale de sons) est une caractéristique déterminante du genre, et la composition consiste alors principalement à utiliser ces instruments au service de la mélodie, de l'harmonie, du rythme et de la forme.

Tu peux accéder à l’intégralité du livre gratuitement ici (ou 9.99$ pour la version Kindle sur Amazon, à toi de voir 😉)

Pour résumer, d’un côté le fanatique du son original sur une structure attendue, de l’autre le fanatique de l’agencement original de sons attendus ?

Même si ces deux grandes variétés d’artistes (qui ne réunissent pas tout le monde) peuvent sembler s’opposer, ce qui les unit c’est l’utilisation de templates.

Un contexte très différent : les tempates de cette newsletter

L’exemple précédent était intéressant, mais il faudrait parler de règles plutôt que de templates. Il y a une forte préoccupation sociale. Que ce au niveau de la structure attendue ou des sons attendus.

J’écrirais des articles sur la M.A.O mais plus tard (il y a plein de choses à dire, que ce soit sur la santé mentale ou les templates en partant de ce sujet).

Je préfère partager mes 4 principaux commandements généraux, illustrés par l’utilsation que je fais des templates pour écrire cette newsletter. C’est intéressant pour toi de voir comment je raconte ce que je raconte.

1) Faire des exceptions

C’est capital de garder à l’esprit que tu utilises les templates et non l’inverse. Ce qui veut dire que si tu décides de traiter un sujet en utilisant une autre structure que d’habitude c’est absolument ok !

C’est par exemple ce que j’ai fait avec ce numéro. Je le raffine et le fais évoluer depuis plusieurs mois mais je me suis mis à utiliser une version du modèle des 5 E développé par Rodgers Bybee :

  • Engagement

  • Exploration

  • Explication

  • Élaboration

  • Évaluation

C’est un modèle qui vient du monde de la pédagogie et du livre Enseigner et former, psychologie appliquées et pédagogies active de Jean-François Parmentier et Quentin Vicens chez Dunod. Ouvrage que je recommande vivement à ceux qui sont intéressé par les nouveaautés dans le monde de la pédagogie.

Je n’ai pas encore eu l’occasion d’utiliser le dernier de ces 5 niveaux (évaluation) dans cette newsletter, et je ne suis pas fan du terme “évaluation”, mais j’aime bien l’interaction et que ça permette et de vérifier si on a vraiment aidé les lecteurs. Donc peut-petre dans un futur numéro !

Et pour ce numéro, j’ai voulu changer un peu l’ordre. Faire l’élaboration ,(l’application du concept à un autre domaine) avant de faire l’explication.

Voilà, je pense que c’est le premier commandement pour utiliser de templates sainement : savoir parfois prendre sesz distances avec eux. C’est un outil, pas LA VÉRITÉ.

2) S’approprier les templates pour ne pas les sacraliser

Le bon template, au bon moment, va te faire gagner un temps fou. Mais c’est important de rester libre. Ne pas considérer qu’ils sont sacrés. Car le mauvais template au mauvais moment fera plus de mal que de bien.

Au fil du temps tu collectera des conseils divers. Des gens qui partageront avec toi ce qui a marché avec eux, le template qu’ils ont suivi. Que ce soit pour produire un morceau, développer leur carrière ou se développer sur les réseaux.

Le truc c’est que ce qui a, marché pour eux peut ne jamais marcher pour toi, ou il peut marcher mais seulement pendant un moment. Parce que tous les artistes ont des projets différents, suivent ces conseils à un autre moment que celui où il a été donné,…

Par contre en prenant une saine distance avec ce qu’on a partagé avc toi, tu peux y trouver ce qui s’intègre bien dans ta manière de fonctionner actuelle, et abandonner le reste.

Pour revenir sur le cas de cette newsletter, je partageais avec toi un peu plus tôt que j’utilise un modèle tiré du domaine de la pédagogie pour rédiger les titres de mes chapitres.

Et encore un peu plus haut je partageais que j’utilisais le template des “ingrédients essentiels à une histoire” que j’ai découvert dans Copywritng pour entrepreneurs et indépendants de Nina Ramen.

Et j’utilise aussi pas mal de choses (surtout en début et fin de newsletter) qui me viennent de la formation Content OS de Justin Welsh.

Plutôt que de les sacralkiser et de mettre en application à chaque fois 100% de leurs conseils, j’ai juste utilisaient les morceaux qui me parlaient.

3) Tirer son inspiration de sources inattendues

Bien que l'essentiel de mes sources proviennent de livres écrits directement sur la musique, généralement par des musiciens, j’essaie d’utiliser plusieurs autres sources. D’utiliser des psychologues, des écrivains,…

Je trouve que ça enrichit beaucoup ce que je dis. Au bout d’un trop long moment en vase close, on a du mal çà créer des choses nouvelles. C’est valable aussi en musique.

D’une certaine manière utiliser des samples de grands noms du funk est devenu le template de Dr. DRE et de cette fusion la G-Funk est né.

En cherchant ailleurs, mais genre vraiment ailleurs, ce que tu pourrais ramener et incorporer à un template que tu utilise tu peut être certain·e que le résultat sera créatif et intéressant.

Et pour réaliser le tempate de cette newsletter, je n’utilise non plus rien qui vienne du domaine musical. Pourtant à l’instant…

Je me dis que ce serait sympa, au moins d’utiliser des skills développés ave le songwriting, mais je n’ai pas encore trouvé comment !

4) Être en évolution permanente

Une autre manière de le dire, c’est qu’il faut toujours être ouvert à se remettre en question et à faire évoluer son nmodèle.

Par exemple, je savais que j’allais donner ce conseil mais je n’avais pas tellement d’exemple pour l’illustrer…

… jusqu’à ce que j’écrive le chapitre précédent ! Effectivement ça ne m’étais jamais venu à l’esprit d’utiliser certains choses que j’ai pratiqué : surtout les haikus, le songwriting thérapeutique et les citron (je vois de quoi je veux parler et promis, tu auras la réponse un jour 😉 )

Alors que ça pourrait être sympa d’avoir un haiku ou un quatrain chaque semaine qui résume un peu l’article. OU de carrément utiliser ça pour faire la promotion de la newsletter sur les réseaux sociaux,…?

Bref, je suis en train de partir en roue libre 😆 

Comme tu peux le voir, ce n’est pas en s’attachant contre vents et marrées au modèle qui a marché une fois que tu vas améliorer ce que tu fais, mais en modifiant, testant et améliorant sans cesse ce modèle !

Exemple d’application en musique

Revennons à la production musicale et voyons comment en pratique faire un bon template.

Quelle est la bonne approche ? Ne jamais utiliser de templates et autres preset ? Fuir totalement les templates n’’est pas possible. Quand on considère tous ceux qu’on utilise incnsciemment.

C’est aussi compliqué de totalement esquiver les attentes de son public.

Et c’est quasi-impossible de faire une suggestion de template qui serait pertinente pour chacun des lecteurs de cette newsletter. Même si tu es musicien·ne comme les autres, vous avez tous des profils, des envies , des challoenges et des besoins très différents !

Je dis “quasi” parce que c’est possible de se pencher sur la manière dont on travaille, afin de prendre conscience de ce qu’on fait à chaque fois sans y penser.

L’objectif ? C’est d’en finir avec “la tyrannie du default”.

Comme les logiciels d'enregistrement (DAW) doivent répondre aux besoins d'un large éventail d'utilisateurs, ils sont souvent conçus pour fonctionner avec un ensemble d'options par défaut et une présentation d'écran de base qui ne choque personne, mais qui n'est probablement pas optimale pour tout le monde. Cela conduit inévitablement à un phénomène que les développeurs de logiciels appellent "la tyrannie de la valeur par défaut" : Étant donné que la plupart des utilisateurs ne modifieront jamais leurs options logicielles par défaut, les décisions apparemment mineures prises par les développeurs peuvent avoir un effet profond sur la manière dont les utilisateurs utiliseront le logiciel au quotidien.

Dennis De Santis

J’ai beaucoup aimé cette expression et je trouve qu’elle est pertinente même en dehors d’Ableton et Cie.

Changer les réglages par défaut de ton logiciel peut te faire gagner du temps. Exemple perso : J’utilise Ableton, je me suis rendu compte que 4 fois sur 5 je mettais l’eq sur une piste afin d’appliquer un filtre coupe-bas à 120 Hz. Depuis trois ans j’en ai fait mon régléga par défaut.

Ce n’est que 3 secondes gagnées à chaque fois, mais pour beaucoup de pistes, beaucoup de morceaux et a un moment où on est plus préoccupé d’appliquer grossièrement ses idées que de fignoler (ce que je fais dans un 2e temps).

Changer les réglages par défaut te permet aussi d’affirmer ta singularité musicale. Dans mon cas, bien que j’ai testé énormément de plugins et VST au fur et à mesure des années, je me suis rendu compte que je revenais sur les mêmes. Même reverb, même 2-3 delays, même saturations,…

Donc j’en ai sélectoinné moins d’une vingtaine qui sont en accès rapide et qui donnent une couleur particulière à mes morceaux.

Comme promis en début de mail : joindre efficacité et personnalité.

Et évidemment ça ne s’arrête pas aux frontières de l’ordinateur. Il y a énormément de choses que tu fais par défaut à chaque fois que tu fais de la musique.

Certains de ces choix par défauts sont très pertinents pour ce que tu fais, même si tu n’y avais jamaais réfléchi, mais d’autres choses que tu fais automatiquement desservent peut-être ton propos artistique (ou te font juste perdre du temps) parce que tu ne t’es jamais penché dessus.

Au final la meilleur clef pour améliorer la quaité et la quantité de ton travail c’est l’observation. On n’a pas encore trouvé le même conseil qui expliquent à la fois la beauté et le succès de oeuvre de Stevie Wonder, Hiromi, Chostakovitch, Motorhead ou encore Notorious B.I.G.

Un excellent conseil que les philosophes répètent depuis plusieurs siècles avant JC : “Connais-toi toi-même”

Conclusion

L’objet du mail dit “dangereux” pour qualifier le pouvoir des templates, mais j’urais plutôt du utiliser le terme paradoxal, dans le sens ou ça peut simplifier ou rendre plus difficile quoi que tu fasse, selon l’utilisation que tu en fais !

J’éspère que cet aperçu général de comment créer un template va t’aider. Comme tu le sais je suis pas mal pris par mon challenge ce mois-ci (6 morceaux, surement 7 ce soir !).

Je suis super curieux de lire tes retours, ça me fait toujours plaisir !!! 😋 

Je n’ai pas le temps de me relire cette semaine, désolé !!!

La semaine dernière 67 musicien·nes ont appris les secrets des moodboards

  • Métaphore fluviale

  • Idées reçues les plus courantes

  • Ton moodboard en 3 étapes

  • Mise en application

  • Quelques mots de conclusion

En attendant la prochaine fois,

Prends soin de toi,

Ludo 😋 

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